Le Macronisme, la maladie infantile du Parti Socialiste

Olivier Faure, patron du Parti Socialiste, nous chante les louanges du retour de la gauche plurielle. A longueur d’antenne, la même rengaine : l’union fait la force et cela serait, comme nous l’aurions vu aux municipales, le seul moyen de mettre à terre Macron et Le Pen. La poussière est maintenant retombée et toutes les analyses sérieuses ont été faites sur la toute petite vaguelette verte, l’immense torrent d’abstention qui illustre la grève civique des français, et la représentativité populaire immensément faible des exécutifs élus (de 10% à 20% des inscrits). Mais rien n’est aussi simple que semble vouloir le dire Olivier Faure.

Le Parti Socialiste, mine de rien, commence à retrouver son appétit hégémonique. En ayant entrouvert la porte à se ranger derrière une hypothétique candidature EELV, les éléphants, pour ce qu’il en reste, ont fait comprendre à Faure qu’ils ne l’entendaient pas de cette oreille. Déjà parce que les Verts risquent de se déchirer comme d’habitude entre leurs orientations aussi diverses qu’irréconciliables. La lutte entre Eric Piolle et Yannick Jadot est une sorte de madeleine de Proust écolo. Côté PS et social-démocratie, certains lanceraient Laurent Joffrin dans le bain politique pour tenter de remettre en selle une candidature de François Hollande. Interdit de rigoler…

Et dans tout cela, le Parti Socialiste reste incapable de couper le cordon ombilical avec le Macronisme. Les stratégies mises en place par les socialistes ne visent qu’à garder des postes électoraux. On dirait le PRG, enfin la galaxie « radicale social-libérale », un fossile politique vivant mais sans le moindre avenir. Une espèce panchronique de type Cœlacanthe… Rien que l’accumulation de termes montre à quel point cela ne pèse plus rien et comment tout ce petit monde fraie pour un plat de lentilles. Si l’on constate ce genre de choses aux élections municipales, les élections des exécutifs métropolitains ne sont pas de tout repos. A plus d’un titre, elles permettent une clarification nécessaire que nous devrons garder en mémoire dans la perspective de la présidentielle de 2022.

Grenoble est un exemple hallucinant. Alors que la ville de Grenoble est restée dans l’escarcelle d’Eric Piolle, maire issu d’une alliance EELV/LFI, c’est Christophe Ferrari qui  a été réélu à la tête de la Métropole. Par quel miracle le socialiste a-t-il réalisé cet exploit ? Grâce aux voix du délinquant de droite Alain Carignon, aux voix de la République en Marche et avec la bénédiction du Rassemblement National. Bravo !

Dijon n’est pas épargnée non plus. Outre les stratégies électoralistes des écologistes à la sauce Jadot qui ont fini rincés par excès d’appétit, le Parti Socialiste de François Rebsamen continue ses yeux doux au Macronisme. Inutile de rappeler les positions du Maire de Dijon en 2017 sur son appel à voter Macron. Il avait même jusqu’à tenter de pistonner Macron pour lui refiler une circonscription dijonnaise en 2015… L’on constate que le cordon ombilical du PS dijonnais avec le Macronisme a de beaux jours devant lui. François Rebsamen avait intégré des marcheurs  et des « radicaux sociaux-libéraux » sur sa liste, ayant déjà depuis 2008 le MoDem dans sa majorité. Sans compter les verts Jadoïstes présents depuis 2001… Tout le Macronisme est présent. Le choix du libéralisme le plus échevelé est acté depuis longtemps mais la composition de la métropole permet de le voir de façon claire. Parmi les vice-présidents, on constate François Deseille (MoDem, et candidat MoDem/LaREM en 2017 aux législatives), Danielle Juban (soutien d’Emmanuel Macron à la présidentielle), Dominique Grimpret (maire d’Ahuy ayant parrainé Macron, et ayant tenté d’avoir l’investiture LaREM aux législatives), et Jean-Philippe Morel (« radical social-libéral », avocat bien connu des Gilets Jaunes localement). Le Macronisme est donc bien présent à tous les étages.

C’est bien tout cela qu’il faudra garder en tête lorsqu’il faudra demander au Peuple français de trancher par le vote les orientations politiques qui seront mises sur la table. Ni tambouille, ni accord de coin de table. Pour une présidentielle, il faut convaincre, et cela ne pourra se faire que dans la cohérence et la clarté.

5 réponses sur “Le Macronisme, la maladie infantile du Parti Socialiste”

  1. Super Arnaud ! Belle analyse qu’on faudra garder da s un coin de notre cerveau et la propager le temps venu ( Je commence déjà ) . On lâche rien!

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